Du féminisme, de la gauche et de l’imbécillité des deux réunis

« Le règne des femmes a été arrêté le 14 juillet 1789, parce qu’elles ont été ramenées à l’espace privé domestique et que la France est passée de la frivolité à la décence et à la gravité.« 

Gilles Boucher de Larichardie – De l’influence de la révolution française sur le caractère national (1797)

N’en déplaise aux féministes hystériques, qui ne sont en définitive que des gauchistes en jupon, des bas bleus de l’idéologie politique, la révolution dite française aura été une catastrophe pour les femmes. Ce grand mouvement qui se voulait émancipateur n’a été en définitive qu’un grand mensonge avancé par la bourgeoisie pour s’emparer du pouvoir et imposer sa vision de l’exercice du pouvoir, de l’ordre social, des mœurs, de la famille.

Prenons le temps d’observer le statut de la femme française de l’Ancien Régime à travers quelques exemples significatifs. Depuis le moyen-âge, elle a le droit de vote. En effet, bien que la France soit une monarchie, on y vote beaucoup pour élire les représentants locaux des jurandes, maîtrises et corporations, les représentants dans les assemblées municipales rurales ou urbaines, et la femme participe à la vie politique et sociale de son temps. D’ailleurs, un certain nombre de femmes siège au sein des assemblées primaires du tiers-état. Les femmes peuvent également étudier et animer des cours, et elles peuvent aussi administrer de grands domaines. Pour ce qui est du travail, ce monde ne leur est pas fermé, loin s’en faut, mais elles bénéficient d’une protection en ce que les métiers pénibles leur sont interdits. Par ailleurs, alors que le mari est supposé pouvoir gérer les biens propres de son épouse outre la dot, il ne dispose pas de la faculté de pouvoir les aliéner, même avec l’autorisation expresse de celle-ci, hormis une décision de justice en cas de besoin ; En droit civil, le mari est responsable des dettes de sa femme, tandis que l’inverse n’est pas vrai ; enfin, une veuve peut refuser la succession de son mari si le passif l’emporte sur l’actif, ce qui la met à l’abri de manœuvres frauduleuses de débiteurs sans scrupules, ou des spéculations imprudentes du chef de famille. Dans tous les cas, l’épouse récupère sa dot prioritairement sur les autres ayant-droits, même le fisc. Mais ça, c’était sous l’Ancien Régime…

L’histoire est connue, le 17 juin 1789, les députés du tiers état participant aux travaux des états généraux réunis à la demande de Louis XVI se proclament assemblée nationale constituante. C’est beau comme de l’antique. La légende dorée est née, le peuple se rebiffe en envoyant balader le roi, se proclamant souverain par la voix de ses représentants. Ce que l’on ne dit pas dans les manuels d’histoire officielle autorisés par le Ministère de Mme Belkacem, c’est que le ver est déjà dans le fruit. En effet, on commence rapidement à travailler sur un document qui deviendra la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Document qui au passage est loin d’être aussi original que cela, pour peu que l’on veuille bien se rappeler que l’idée de droits naturels imprescriptibles liés à la nature même de l’être humain est née dans le creuset de la révolution américaine et déclinée pour la première fois dans la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique. Or, cinq jours après la proclamation, le 23 juin, Marat propose cet article : « tout citoyen membre du Souverain doit avoir droit de suffrage et la naissance seule doit donner ce droit ; mais les femmes et les enfants ne doivent prendre aucune part aux affaires, parce qu’ils sont représentés par le chef de famille. » Prudents, les députés estiment qu’il vaut mieux écarter cet article de la DDHC au profit de l’article 6 plus consensuel, mais permettant de futures restrictions quant à l’exercice des droits politiques : « La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. » De fait, les représentants du peuple, conduits par Sieyès et Condorcet, les plus actifs quant à la suppression des droits des femmes, vont travailler en ce sens. Et en 1791, l’Assemblée constituante accouche d’un régime d’étagement des droits politiques d’après des seuils fiscaux. Elle exclut les pauvres et n’accorde aux moins pauvres que le droit de désigner une minorité d’électeurs fortunés. Par ailleurs, ne peuvent être électeurs les « citoyens passifs » : les femmes, les personnes en état d’accusation, les faillis, les insolvables et les domestiques, particulièrement nombreux à l’époque, qui sont exclus du droit de vote comme citoyens non indépendants. L’interdiction de la recherche en paternité adoptée en 1793 aggrave la condition de fille mère. On pourrait aussi parler de la loi Le Chapelier qui met fin aux corporations, qui met l’ouvrier à la merci de son patron et de fait touche les femmes de plein fouet en ce qu’elles se voient retirées toutes les protections dont elles bénéficiaient auparavant. Ainsi, elles pourront être soumises aux travaux les plus rudes, mais elles ne pourront plus bénéficier du salaire minimum qui était imposé par les corporations.

La vie ne m’apprend rien, chantait Daniel Balavoine. Et il semble, au vu de l’actualité de ces derniers temps, qu’il en aille de même pour nos modernes féministes.  En 1789, elles ont cru qu’en s’engageant aux côtés des révolutionnaires elles gagneraient en liberté. Ce fut l’exact contraire et celles qui, comme Olympe de Gouges, ne se résignèrent pas à rentrer dans le rang et se contenter de leur sort terminèrent leur existence sur l’échafaud. Que voit-on de nos jours ? Et bien nous pouvons observer les officines féministes se ranger du côté des musulmans, notamment les plus rigoristes, et défendre ces derniers alors que leur agenda en matière de droit des femmes est on ne peut plus clair : « sois bâchée et tais-toi ! » Il appartient donc aux femmes de France de renvoyer ces harpies dans leur cagibi, de les cantonner à leurs réunions tupperware de la gauche radicale, à l’écriture de textes abscons (lisez Monique Wittig, c’est édifiant), mais surtout de leur demander de la boucler et de cesser de prétendre parler en leur nom.

6 réflexions sur “Du féminisme, de la gauche et de l’imbécillité des deux réunis

  1. Il est en effet surprenant de voir cette alliance de la carpe et du lapin prospérer sur un terreau propice à la burqa au burkini et à la lapidation des femmes adultères.
    Mais la bêtise n’a pas de borne, surtout chez les thuriféraires du sacro-saint progrès social;
    Amitiés.

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    • Alliance uniquement fondée sur la haine de l’Église et des vertus et principes de la tradition. Ces imbéciles sont prêts à s’allier avec n’importe qui pour arriver à leurs fins. Ce qui montre, au passage, qu’ils sont aussi faits pour la politique que moi pour le macramé.

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  2. Les femmes sont longtemps restées très croyantes et pratiquantes, très favorables au Christianisme et à l’Eglise en lesquels elles voyaient les meilleurs défenses et promotions de leur dignité, du mariage come la meilleure des sécurités qui obligeait les hommes à ne pas les traiter comme des paillasses…Raisons pour lesquelles la république ne leur a jamais donné le droit de vote avant longtemps.

    Quand on lit les romans de la mère Austen si emblématiques de cette société Britannique de l’époque Géorgienne finissante, on s’aperçoit – outre que les rapports hommes-femmes étaient à la fois libres et distingués, loin d’être si figées et bien plus libres qu’on ne le croit, avec simplement une certaine obligation de réserve, de retenue, de dignité somme toute logique, qui poussait au moins les hommes à faire œuvre de prouesses littéraires comme d’un minimum de déférence et les femmes qui se respectaient à se faire respecter d’eux.Hommes et femmes savaient se parler d’amour avec poésie, grâce, distinction autant qu’avec liberté, passion et émoi.

    Et les jeunes filles de ces romans ont un rêve: trouver l’home de leurs vies et l’épouser.

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