Âne, ma sœur Âne, ne vois-tu rien venir ?

Il ne faut pas avoir fait Polytechnique pour imaginer que la fermeture des voies sur berge serait un échec sur le plan écologique. C’est comme pour un cours d’eau, si vous le barrez à un point donné, l’eau trouvera par elle-même le moyen de poursuivre sa progression. Tout homme sensé avait l’intuition que ce serait un échec, et Airparif l’a confirmé dans son dernier rapport sur la qualité de l’air dans la capitale. Si la pollution a baissé sur le secteur des voies sur berge, elle s’est reportée autour de cette zone. Et encore, selon ce document « les niveaux de dioxyde d’azote restent malgré tout au-dessus des valeurs réglementaires comme pour beaucoup d’axes routiers dans l’agglomération parisienne« .

Avant la fermeture des voies sur berge.

Après la fermeture des voies sur berge.

Tous les ingénieurs motoristes auraient pu lui expliquer qu’un véhicule pollue plus lorsqu’il tourne à bas régime, comme c’est le cas dans un embouteillage, que lorsqu’il fonctionne à un régime normal. Mais pour cela il aurait fallu qu’elle leur pose la question. Comme il aurait fallu qu’elle ouvre une table ronde où tous les acteurs de la circulation parisienne aurait pu exposer leurs problématiques. Mais pour cela, il aurait fallu qu’elle se comporte en élu responsable et non en idéologue. À croire qu’elle est l’otage de la fraction écologiste de sa majorité, composée de radicaux imbéciles qui se fichent totalement de l’impact que peuvent avoir leurs projets sur la vie de la capitale.

Tout honnête homme comprend et partage la préoccupation environnementale, mais elle doit être abordée avec intelligence et méthode. Si le but est de limiter le nombre de véhicules circulant dans la capitale, alors il faut commencer par le commencement.

Un nombre important de banlieusards se rendent à Paris pour travailler, puisqu’ils ne peuvent pas y habiter compte tenu du niveau invraisemblable des loyers. Ils ne prennent pas les transports en commun parce que ceux-ci ne sont pas fiables, entre pannes, grèves intempestives, arrêt du réseau pour cause de suicide, etc. Ils les boudent parce qu’aux heures de pointe, devoir se taper une heure dans une boîte à sardines n’a rien de réjouissant. Alors, avant de fermer les voies sur berge, de réduire les grands axes à une seule voie dans chaque sens de circulation, il aurait été intelligent de créer des grands parkings à bas coût, aux entrées de ville.

Il y a aussi le cas des banlieusards qui se retrouvent obligés de prendre leur voiture pour aller travailler dans une autre banlieue. Le réseau ferré des transports en commun est tellement bien fait, que dans la plupart des cas, ils se retrouvent obligés de passer par la capitale, faute d’un réseau irriguant la périphérie proche et lointaine de Paris. Est-ce aux banlieusards de devoir supporter les manquements du STIF, auquel d’ailleurs participe la mairie de Paris ?

Il y a aussi le problème des circulations nord/sud et est/ouest. Les grandes circulaires, A86 et Francilienne, qui devaient désengorger le périphérique parisien ne remplissent pas cet objectif car, faute d’une projection raisonnable au moment de leur création, elles sont sous-dimensionnées. De fait, elles sont embouteillées très tôt le matin, ce qui oblige bon nombre d’automobilistes à passer par Paris, soit en traversant la ville, soit en utilisant le boulevard périphérique. De fait, la mairie de Paris fait payer aux utilisateurs du réseau routier l’impéritie des décideurs d’il y a 30 à 40 ans.

Âne, ma sœur Âne, nombreux sont ceux qui contestent vigoureusement ta politique en matière de circulation. Non pas parce que tu es une femme, que tu es franco-espagnole, que tu es de gauche, féministe, islamophile, etc. Non, ils gueulent parce qu’ils en ont plus qu’assez de voir payer la note alors qu’ils sont otages du réseau de transport en commun, du réseau routier, qui ont été créés il y a plusieurs décennies de cela, sans que quiconque ne se soit sérieusement interrogé sur l’évolution du parc automobile, sur les besoins de transports futurs. Ils ne veulent pas casquer l’addition à la place de ceux, socialistes à l’époque, qui ont tout fait pour promouvoir le moteur diesel, tant honni aujourd’hui et chargé de tous les maux. Accessoirement, les parisiens te reprochent aussi le lamentable état de la capitale, envahie par les rats, devenue un dépotoir où les déchets débordent des poubelles, portés au gré du vent, et ce dans presque la totalité des arrondissements. Ils te reprochent aussi la salle de shoot qui a transformé en cloaque le quartier de la gare du Nord qui n’avait vraiment pas besoin de ça. Ils te reprochent… tant de choses, mais pas tout ce que tu mets en avant pour te dédouaner à bon compte sur de faux prétextes tout droit sorti de ton imagination stérile, incapable de s’extirper des poncifs véhiculés par la gauche.

6 réflexions sur “Âne, ma sœur Âne, ne vois-tu rien venir ?

  1. et quand on pense qu’elle veut se présenter pour l’Elysée et qu’elle y croit, on peu frémir , c’est une incapable comme ses copines Belkacem, Taubira pour n’en nommer que 3, qu’il faudrait pendre aux lampadaires

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