Le discours de l’Hôtel des Invalides

Vendredi 13 novembre, ce jour que nous n’oublierons jamais, la France a été frappée lâchement, dans un acte de guerre organisé de loin et froidement exécuté. Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi.

Déjà, ça commence mal. Le choix des mots est important, or parler de « horde » pour une douzaine de mahométans, ça fait un peu désordre, ce mot désignant initialement les tribus nomades d’Asie centrale, Tartares, Mongols, etc. Certes, le terme a perdu, avec le temps, un peu de sa puissance évocatrice, mais il véhicule cependant l’idée de grand nombre. Pour ce qui est du dieu trahi, je me pose quelques questions. La laïcité (la vraie), c’est la neutralité de l’État en matière religieuse. Comment un type qui prétend être le président d’une république laïque peut-il juger s’il y a eu trahison ? D’autant que ce dernier, comme la quasi-totalité de son gouvernement, et soyons justes, de l’opposition, ne connaît rien de l’islam, comme de ses variantes d’ailleurs. Enfin, quand on lit le Coran, la notion de trahison n’apparaît pas vraiment au premier, comme au second, coup d’œil. Ainsi, quand je lis : « Quand vous rencontrerez les infidèles, tuez-les jusqu’à en faire un grand carnage. » (Coran, 47-4), je ne peux m’empêcher de penser que ce sont bel et bien les types qui se sont fait exploser et qui ont mitraillé les terrasses qui ont fidèlement suivi les préceptes de leur prophète, et que ce sont les soi-disant modérés qui en trahissent le message.

Aujourd’hui, la Nation tout entière, ses forces vives, pleurent les victimes. 130 noms, 130 vies arrachées, 130 destins fauchés, 130 rires que l’on n’entendra plus, 130 voix qui à jamais se sont tues. Ces femmes, ces hommes, incarnaient le bonheur de vivre. C’est parce qu’ils étaient la vie qu’ils ont été tués. C’est parce qu’ils étaient la France qu’ils ont été abattus. C’est parce qu’ils étaient la liberté qu’ils ont été massacrés.

C’est parce qu’ils étaient des infidèles, qu’ils ont été tués. C’est parce que vos prédécesseurs se sont mis en tête de servir fidèlement les desseins états-uniens qu’ils ont été tués. C’est parce que vous avez fait de même, qu’ils ont été tués. C’est parce que vous n’avez rien fait après le massacre de janvier qu’ils ont été tués. L’efficacité des perquisitions menées en quelques jours, et les résultats qui en découlent, en atteste. Les massacres de novembre auraient pu être évités si vous aviez eu l’étoffe d’un homme d’État, ce que vous n’êtes visiblement pas, sauf quand il faut endosser la défroque du président des inaugurations et autres commémorations, ou bien celle du président des hommages nationaux.

En cet instant si grave et si douloureux, où la Nation fait corps avec elle-même, j’adresse en son nom notre compassion, notre affection, notre sollicitude, aux familles et aux proches réunis ici, dans ce même malheur. Des parents qui ne reverront plus leur enfant, des enfants qui grandiront sans leurs parents, des couples brisés par la perte de l’être aimé, des frères et des sœurs pour toujours séparés. 130 morts et tant de blessés marqués à jamais, marqués dans leur chair, traumatisés au plus profond d’eux-mêmes.

La nation ne fait pas corps avec elle-même car vous et vos prédécesseurs avez, depuis 40 ans, refusé de tenir envers les immigrés le seul langage qui devait être tenu. Si l’État, à travers ses différentes composantes concernées, avait exigé des nouveaux venus qu’ils se conforment à nos lois, à nos traditions, qu’ils fassent leur notre histoire, notre langue, notre culture, nous n’en serions pas là. Plus de cent milliards d’euros ont été dépensés en pure perte dans une politique de la ville imbécile, car elle s’est toujours refusée à tenir ce langage, préférant exalter les différences. Vouloir sauvegarder l’illusion de la diversité cosmopolite enrichissante a préservé et nourri le terreau sur lequel a poussé le fiel de l’islam prosélyte et assassin. Comment s’étonner de ce qu’aujourd’hui, au nom de cette différence, certains, nombreux, dans les quartiers considèrent notre pays avec dégoût ?

Alors, je veux dire simplement ces mots : la France sera à vos côtés. Nous rassemblerons nos forces pour apaiser les douleurs et après avoir enterré les morts, il nous reviendra de «réparer » les vivants.

Si vous vous occupez de ces familles éplorées aussi bien que vos services sociaux, je crains que leur sort soit peu enviable. Ceci dit, le peuple Français fera corps, indépendamment des beaux effets de manche de tous les républicons qui se retranchent derrière cet odieux hommage afin de faire oublier leur responsabilité collective, du fait de leur inaction.

À vous tous, je vous promets solennellement que la France mettra tout en œuvre pour détruire l’armée des fanatiques qui ont commis ces crimes, qu’elle agira sans répit pour protéger ses enfants. Je vous promets aussi que la France restera elle-même, telle que les disparus l’avaient aimée et telle qu’ils auraient voulu qu’elle demeure. Et s’il fallait une raison de nous tenir debout, aujourd’hui, une raison de nous battre pour nos principes, une raison de défendre cette République qui est notre bien commun, nous la trouverions dans leur souvenir.

Détruire des types qui n’ont pas d’uniformes et qui dès que ça chauffe se planquent au milieu de la population civile, bon courage, car je gage que vous vous refuserez à ce que le moindre civil innocent meure dans les bombardements. Vous pouviez les détruire lorsqu’ils prirent leur essor, mais à cette époque, vous avez préféré faire de la morale plutôt que de la politique. Il est vrai que Bachar el-Hassad n’est pas un parangon de douceur, mais il avait réussi à ce que les diverses composantes de la société syrienne vivent les unes à côté des autres sans se faire la guerre. Lorsque des « modérés » se sont mis en tête de le renverser, vous les avez armés, sans regarder ce qui se passait à côté, sans voir que des factions radicales étaient en train de noyauter ces « doux rebelles ». Pire, vous avez persisté malgré les signes évidents d’échec. La politique, c’est l’art du possible en tenant compte du réel. Vous avez fait le contraire, vous avez pris vos désirs pour la réalité, vos rêves pour ce qui devait être. Les syriens en ont payé le prix fort, un prix des centaines de fois plus importantes que les 147 Français morts en 2015 à cause de votre impéritie.

Ces femmes, ces hommes, venaient de plus de 50 communes de France. De villes, de banlieues, de villages. Ils venaient aussi du monde, dix-sept pays portent aujourd’hui avec nous le deuil. Ces femmes, ces hommes, en ce vendredi 13 novembre, étaient à Paris, une ville qui donne un manteau de lumière aux idées, une ville qui vibre le jour et qui brille la nuit. Ils étaient sur les terrasses des cafés, ces lieux de passage ouverts aux rencontres et aux idées. Ils partageaient un repas aux saveurs du monde, dans cette soirée où l’automne ne paraissait pas finir. Ils chantaient au Bataclan aux sons d’un groupe américain qui leur faisait l’amitié de se produire dans une salle qui depuis deux siècles incarne l’esprit de Paris.

Les dizaines de milliers de chrétiens syriens, irakiens, de Yézidis, sans parler de tous ceux qui ont été assassinés de toutes les manières les plus odieuses, avaient eux aussi l’habitude de vivre paisiblement, parfois de dîner au restaurant, de refaire le monde en buvant du thé à la terrasse d’un estaminet. Qui, pendant tout le temps que les sicaires du califat les massacraient, s’est ému de leur mort ? Mais je gage que l’esprit d’un petit village perdu dans les montagnes irakiennes, ou dans une plaine syrienne, n’a guère d’importance en regard de ce fameux esprit parisien, qui pourtant est bel et bien mort depuis des lustres, tué par cette société post-moderne imbécile, mais qui s’acharne à donner au cadavre une illusion de vie. Il y a bien longtemps que l’esprit frondeur de Paris s’est ramolli dans le sable de Paris-Plage, au son des musiques du monde, en sirotant un cocktail, avachi dans une chaise longue, ou en secouant sa mauvaise graisse pendant un cours de zumba.  

Ces hommes, ces femmes, avaient tous les âges, mais la plupart avait moins de 35 ans. Ils étaient des enfants lors de la chute du mur de Berlin, ils n’avaient pas eu le temps de croire à la fin de l’Histoire, elle les avait déjà rattrapés quand survint le 11 septembre 2001. Ils avaient alors compris que le monde était guetté par de nouveaux périls. Les attentats du début de l’année les avaient bouleversés. Beaucoup, je le sais, avaient tenu à manifester le 11 janvier, comme des millions de Français. Ils avaient dit leur refus de céder face à la menace terroriste. Ils savaient que la France n’est l’ennemie d’aucun peuple, que ses soldats se portent là où on les appelle, pour protéger les plus faibles et non pour assouvir une quelconque domination.

Les nouveaux périls nés de la chute du mur se sont incarnés dans l’utopie sans-frontiériste européenne, la mondialisation qui promettait des lendemains qui chantent. Comme si le logiciel humain pouvait être tripatouillé à loisir, au gré des dangereuses marottes des apprentis-sorciers qui nous gouvernent. Ils se sont également incarnés dans cette foi imbécile et assassine qui croit que l’on peut importer notre soi-disant démocratie dans n’importe quel pays, quelles que soient les cultures, la psyché des peuples, quitte à leur balancer quelques tonnes de bombes. Quant au refus des Français, il s’est manifesté sous la forme de marches blanches, de dépôts de fleurs, de bougies, de messages abscons. Le « flower power » des années soixante à la puissance 10. Or, dans le monde réel, une fleur, une chanson, un poème, ne peuvent rien contre la volonté des hommes et encore moins contre les balles, tous les flics et soldats savent ça.

Ces femmes, ces hommes, étaient la jeunesse de France, la jeunesse d’un peuple libre, qui chérit la culture, la sienne, c’est-à-dire toutes les cultures.

Là, les bras m’en tombent. On peut trouver que les diverses cultures de ce monde sont intéressantes (ce qui ne signifie pas qu’elles se valent toutes), mais de là à affirmer que chérir notre culture, ce qui est on ne peut plus naturel, revient à dire que l’on chérit toutes les cultures, c’est juste du charabia de communicant inculte.

Parmi les victimes du Bataclan, beaucoup avaient fait de la musique leur métier. C’est cette musique qui était insupportable aux terroristes. C’est cette harmonie qu’ils voulaient casser, briser. C’est cette joie qu’ils voulaient ensevelir dans le fracas de leurs bombes. Et bien, ils ne l’arrêteront pas. Et comme pour mieux leur répondre, nous multiplierons les chansons, les concerts, les spectacles ; nous continuerons à aller dans les stades, et notamment au Stade si bien nommé, le Stade de France à Saint-Denis. Nous participerons aux grands rendez-vous sportifs, comme aux rencontres les plus modestes, et nous pourrons aussi communier dans les mêmes émotions, en faisant fi de nos différences, de nos origines, de nos couleurs, de nos convictions, de nos croyances, de nos confessions, car nous sommes une seule et même Nation, portés par les mêmes valeurs.

Là encore, je suis atterré. Le détenteur de la magistrature suprême s’abaisse au niveau d’une blogueuse de gauche, qui s’affiche librement, et qui estime que notre résistance doit se manifester à travers le festif. Je gage que cela doit faire marrer les barbus. Tant de sottise en si peu de mots, voilà qui est de nature à avoir une idée de ce qu’est l’infini.

Que veulent les terroristes ? Nous diviser, nous opposer, nous jeter les uns contre les autres. Je vous l’assure, ils échoueront. Ils ont le culte de la mort, mais nous, nous, nous avons l’amour, l’amour de la vie.

Non, ils veulent juste nous tuer. Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre, il faut juste connaître l’histoire. De la prise de Narbonne en 714, jusqu’à la bataille de Vienne en 1683, l’islam n’a jamais cessé de tenter de conquérir l’Occident. Et à la fin de la première guerre mondiale, malgré l’apparition de gouvernements laïcs, l’islam s’est réveillé à travers divers mouvements comme par exemple « Les frères musulmans ».

Ceux qui sont tombés le 13 novembre étaient la France, toute la France. Ils étaient étudiant, journaliste, enseignant, restaurateur, ingénieur, chauffeur, avocat, graphiste, architecte, mais aussi charpentier, serveur, photographe, fonctionnaire, publicitaire, vendeur, artiste. Ils étaient les métiers de la France, les talents du monde. Tous voulaient réussir, pour eux-mêmes, pour leur famille, pour leur pays. C’est en nous rappelant leur visage, leur nom, mais aussi leurs espoirs, leurs joies, leurs rêves anéantis, que nous agirons désormais.

Oui, ils voulaient vivre, ils croyaient que l’État était là pour les protéger, mais cet État a préféré se voiler la face et agir une fois que le mal était fait. Ils sont morts parce que ceux qui sont aux commandes représentent le parti de l’Étranger, de l’abandon de la souveraineté, de l’abdication de toute autorité. Pire, ils ont volontairement mis de côté les alarmes lancées par les services en charge de la sûreté du pays.

Nous connaissons l’ennemi, c’est la haine ; celle qui tue à Bamako, à Tunis, à Palmyre, à Copenhague, à Paris et qui a tué naguère à Londres ou à Madrid. L’ennemi, c’est le fanatisme qui veut soumettre l’homme à un ordre inhumain, c’est l’obscurantisme, c’est-à-dire un islam dévoyé qui renie le message de son livre sacré. Cet ennemi nous le vaincrons ensemble, avec nos forces, celles de la République, avec nos armes, celles de la démocratie, avec nos institutions, avec le droit. Dans ce combat, nous pouvons compter sur nos militaires, engagés sur des opérations difficiles, en Syrie, en Irak, au Sahel. Nous pouvons compter sur nos policiers, nos gendarmes, en lien avec la justice, qui se sont encore comportés de façon admirable pour mettre hors d’état de nuire les terroristes.

Et voilà, encore une petite couche de salmigondis convenu. Sur six mille versets, pratiquement 1000 appellent à la violence envers les infidèles, quand ce n’est pas tout simplement à leur meurtre. Mais l’islam est une religion de paix, c’est évident.

Nous pouvons compter sur le Parlement pour adopter toutes les mesures qu’appelle la défense des intérêts du pays, dans un esprit de concorde nationale, et dans le respect des libertés fondamentales. Et puis, et puis surtout, nous pouvons compter sur chaque Française et sur chaque Français pour faire preuve de vigilance, de résolution, d’humanité, de dignité.

Combien de parlementaires sont présents dans l’hémicycle lorsque sont votées des lois importantes qui modifieront la vie de la nation ? 

Nous mènerons ce combat jusqu’au bout et nous le gagnerons en étant fidèles à l’idée même de la France. Quelle est-elle ? Un art de vivre, une volonté farouche d’être ensemble, un attachement à la laïcité, une appartenance à la Nation, une confiance dans notre destin collectif.

Il est clair, à la lecture de ces quelques lignes, que la France est née en 1789. Cette France républicaine et socialiste qui se lança dans l’aventure coloniale au nom du devoir des races supérieures à éduquer celles jugées inférieures. Cette France républicaine et socialiste qui considère que la techno-parade, la gay pride, les nuits blanches et autres manifestations crétines font partie de cet art de vivre. 

Je vous l’affirme ici : nous ne changerons pas ; nous serons unis, unis sur l’essentiel. Et je salue, ici, devant vous, familles, ces innombrables gestes de tant de Français anonymes qui se sont pressés sur les lieux des drames pour allumer une bougie, déposer un bouquet, laisser un message, apporter un dessin. Et si l’on cherche un mot pour qualifier cet élan, ce mot existe dans la devise de la République : c’est la fraternité.

Les bisounours parlent aux bisounours. Un peuple digne de ce nom ne se serait jamais vautré dans les délices de cette mièvrerie encouragée par la presse, les réseaux dits sociaux. Il serait descendu dans la rue pour réclamer que les responsabilités soient établies, que les fautifs soient punis à la hauteur de leurs manquements, et que les complices et donneurs d’ordre soient traqués et châtiés. Après, serait venu le temps de la peine.

Et que dire de la mobilisation de tous les services publics pour porter secours et assistance aux victimes, pour accompagner les survivants, pour soutenir les proches. Ces personnels de santé, admirables. Leur action dit aussi ce que nous sommes : un pays solidaire.

Professionnels qui maudissent l’arrivée des officiels qui pour faire leur petit show, histoire de bien montrer au troupeau qu’ils sont préoccupés, peinés, encombrent les scènes de crimes ou de catastrophe de leur inopportune présence, sans parler de leurs équipes de sécurité, de communication.

Tout ce qui s’est passé depuis le 13 novembre porte la marque de la gravité, de la conscience des défis qui se présentent à notre pays. Ceux qui sont tombés, le 13 novembre, incarnaient nos valeurs et notre devoir est plus que jamais de les faire vivre, ces valeurs. Nous ne céderons ni à la peur, ni à la haine. Et si la colère nous saisit, nous la mettrons au service de la calme détermination à défendre la liberté au jour le jour, c’est-à-dire la volonté de faire de la France un grand pays, fier de son Histoire, de son mode vie, de sa culture, de son rayonnement, de son idéal universel, du respect et même de la ferveur que notre pays inspire au monde chaque fois qu’il est blessé.

La conscience des défis, elle aurait dû être prise à la suite des attentats de janvier. Pour peu que l’on veuille oublier tout ce qui a pu se passer avant au Moyen-Orient et dans le monde occidental les années précédentes. Quant à la France, elle reste grande parce que ses peuples millénaires qui la composent encore majoritairement refusent d’abdiquer, là où les gouvernants se sont lancés depuis bien trop longtemps dans un processus de soldes généralisées dans tous les domaines.

Je n’oublie pas les images venues de la planète entière, célébrant dans le même mouvement, le sacrifice de ceux qui étaient tombés à Paris, comme si c’était le monde entier qui se couvrait de deuil.

C’est un passage obligé de la politique post-moderne que de donner aux symboles une puissance qu’ils n’ont pas. Surtout si après ce passage obligé, il n’y a aucune mobilisation de la population. Et pas pour aller distribuer des fleurs à la sortie des mosquées, baiser la main de je ne sais quel mahométan place de la république, ou bien perdre son temps en marches blanches. Est-ce qu’après le blitz, les britanniques se sont perdus en courbettes devant les bi-nationaux anglo-germaniques ou même les allemands vivant sur leur sol ? Est-ce que les américains ont fait des papouilles aux nippo-américains ou aux japonais qui vivaient aux USA ?

Le patriotisme que nous voyons aujourd’hui se manifester, avec ces drapeaux fièrement arborés, ces rassemblements spontanés, ces foules qui chantent la Marseillaise ; tout cela n’a rien à voir avec je ne sais quel instinct de revanche ou je ne sais quel rejet de l’autre. Ce patriotisme est le symbole de notre union, de notre inaltérable résistance face aux coups qui peuvent nous être portés, car la France garde intacte, malgré le drame, malgré le sang versé, ses principes d’espérance et de tolérance.

Patriotisme qui a largement été conchié durant des décennies par la quasi-totalité des gens de gauche. Récupération du patriotisme qui tombe à point, à la veille d’une élection. Après s’être torché avec le drapeau, l’avoir considéré comme une loque, voilà que l’on redécouvre son pouvoir fédérateur. Pour combien de temps ?

L’épreuve nous a tous meurtris, les familles d’abord, les Français, quelle que soit leur condition, leur confession, leurs origines. L’épreuve nous a tous meurtris, mais elle nous rendra plus fort. Je vais vous dire ma confiance dans la génération qui vient. Avant elle, d’autres générations ont connu, à la fleur de l‘âge, des évènements tragiques qui ont forgé leur identité. L’attaque du 13 novembre restera dans la mémoire de la jeunesse d’aujourd’hui comme une initiation terrible à la dureté du monde, mais aussi comme une invitation à l’affronter en inventant un nouvel engagement. Je sais que cette génération tiendra solidement le flambeau que nous lui transmettons.

Le courage aurait plutôt consisté à dire que nous en avons pour au moins dix années, à condition que le boulot soit vraiment et correctement fait, que l’on s’abstienne de bâcler la victoire en collant je ne sais quels fantoches à la tête des gouvernements irakiens et syriens, parce que sinon ça reprendra de plus belle.

Je suis sûr qu’elle aura le courage de prendre pleinement en main l’avenir de notre Nation. Le malheur qui a touché les martyrs du 13 novembre investit cette jeunesse de cette grande et noble tâche. La liberté ne demande pas à être vengée, mais à être servie. Je salue cette génération nouvelle. Elle a été frappée, elle n’est pas effrayée, elle est lucide et entreprenante, à l’image des innocents dont nous portons le deuil. Elle saura, j’en suis convaincu, faire preuve de grandeur. Elle vivra, elle vivra pleinement, au nom des morts que nous pleurons aujourd’hui.

Elle n’est pas effrayée, mais elle se carapate en faisant sous elle à la moindre ampoule d’éclairage public qui claque.

Malgré les larmes, cette génération est aujourd’hui devenue le visage de la France.

Je crains pour l’avenir.

Vive la République et vive la France.

Vive la France, tout court.

10 réflexions sur “Le discours de l’Hôtel des Invalides

  1. Merci encore une fois pour cette analyse ou tout est très bien « décrypté » ! On ne saurait faire mieux… Comment ne pas avoir envie de vomir ce gouvernement qui semble se réveiller de la soumission qu’il a jusqu’à présent acceptée avec un sourire béat. Mon Dieu, faites que nous ayons un jour un président digne de ce nom…
    Amicalement,

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    • Il ne se réveille pas, il réagit juste, à reculons, face aux événements. C’est qu’on ne modifie pas un logiciel comme ça. Ils sont immigrationnistes depuis 1981, antiracistes depuis 1984. Ils ont appris à détester tout ce qui est français, du drapeau jusqu’à la langue, sans oublier notre culture sous toute ses formes. Si le Gros ne prononce pas les mots « terrorisme islamique », c’est tout simplement parce qu’il ne faut pas qu’officiellement le lien soit fait entre les actes et la religion qui les a inspirés, tout cela pour sauver l’illusion de la diversité heureuse et enrichissante.

      Réveillés, non, perturbés dans leur sommeil, oui.

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  2. Afin d’éclairer mes lecteurs qui ne connaissent peut-être pas la gauchosphère, la blogueuse dont je parle anime un blog intitulé « Affichage libre« . Elle a commis un billet de vraie résistante qui a du poil aux pattes, dans lequel elle proclame ses « mâles » résolution : « Nous continuerons à sortir le vendredi soir, à danser, à chanter, à boire et à baiser. » Tudieu, quel programme ! N’en doutons pas, l’ennemi, qui est à nos portes alors que le géranium est à nos fenêtres, doit trembler, planqué dans je ne sais quel gourbi d’une de ses wilayas califales. Si on s’en tient à cela, pour reprendre la saillie de Tanguy Pastureau, « Si boire de l’alcool c’est résister, Gérard Depardieu, c’est Jean Moulin. »

    Je ne doute pas que la corporation viticole verrait sa panthéonisation d’un bon œil, mais comme programme de lutte, c’est quand même un peu court. Ou l’on peut voir que les blogs, comme la littérature, souffrent plus des bas bleus qu’ils n’y gagnent.

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  3. Pingback: Pour faire oublier son calamiteux bilan, Hollande se remet à la commémoration | La Gauche m'a tuer

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